Ces derniers temps, je suis devenu un petit rat d'aéroport, connaissant à fond les terminaux 1 et 3 de Toronto, les endroits pour roupiller et comment craquer le wifi pour éviter de payer les $9.99 que coûtent la moindre connexion (les chiens).
Première semaine de Janvier, j'étais à Guelph à 2h à l'Ouest de Toronto pour chercher mes potes l'indien, le flic et le motard :
Ensuite la deuxième semaine, visite à Sudbury :
Joyeux port de pêche où la seule attraction touristique est un Tim Hortons poussiéreux au bord de l'autoroute, où il faut se frayer un chemin dans la neige noircie par les pots d'échappements pour y accéder dans un froid glacial (-18°C, sensation -30°C avec le vent). Le but était de faire un audit dans bonne grosse industrie lourde bien bourrine, en l'occurrence une usine qui produit du nickel.
Imaginez un four à calcination de la taille d'un immeuble de 4 étages, rempli de métal fondu, renforcé sur les côtés pour résister au poids du métal... La combustion dans le four est maintenue par des blocs de carbone d'une tonne qu'on balance par le haut, et allumé par des électrodes de 13.000 Volts. Ensuite on perce un trou dans la paroi du four et le métal fondu en coule dans des grosses barriques. Puis on met le métal fondu dans des petits pots et on l'emmène un peu plus loin.
Le petit pot pèse 4 tonnes, dont 3 de métal fondu. Cool.
Une industrie qui fait du heavy metal, moi, ça me botte.
Une des principales applications du nickel est de faire des pièces de monnaie, d'où le "Nickel", pièce de 5 cents, et le Canada est le 3e producteur mondial de nickel.
Du coup j'en ai profité pour apprendre un peu comment on traite le minerai : Le minerai arrive par train dans des containers. C'est un peu décevant parce qu'il est sous forme de boue assez liquide. Je pense que c'est dû au procédé d'extraction, mais c'est à vérifier. Le minerai arrive par camion ou par train des mines avoisinantes... La région de Sudbury est un vrai gruyère, notamment à cause du Nickel.
Ensuite il est décanté et séché avant d'être envoyé dans le four à calcination. Là il est fondu séparé des autres éléments, par gravité le métal se retrouve au fond. Le nickel fond à 1453°C donc c'est chaaaaaaud !
Dans les convertisseurs, on injecte de l'oxygène, ce qui donne un truc du genre :
NiS + 3 O ---> NiO + SO2
Le SO2 est bien sûr récupéré... avant ils faisaient tout à l'air libre, le SO2 et les autres merdes du minerai étaient libérés dans l'atmosphère vers les réserves d'indiens. Tranquile.
Puis après on injecte du carbone pour virer l'oxygène du NiO et on récupère du CO2. Yeah. Ou du CO. Encore mieux.
Bref, ce qu'il faut savoir c'est que 45% de la masse du minerai sec ne sert à rien, donc on en fait des tas et on fait pousser de l'herbe dessus.
Ben ouais, la Nature avait qu'à nous filer des minerais plus purs, on ne fait que lui rendre ce qu'elle a foutu dans notre beau métal avec lequel on fait nos sous.
Ça lui apprendra.
4 commentaires:
La, je dois dire que ce petit reportage sur le nickel est fort interessant. C'est vrai qu'on s'en fout de porter des surchausses quand on trimbale un petit pot rempli de 3 tonnes de nickel !!
j'ai bien ri !
bref, tu vieux qu'on s'appelle un de ces 4 ?
Ehh je suis pas si vieux que ça quand même !
c'est cool ! on devient intelligent en lisant le blog
mum
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