Comme un ouragan

Récemment, nous avons fait une escapade dans une petite île perdue au milieu de l'Atlantique, réputée et célèbre pour ses drôles de shorts et son triangle qui semble avaler moults avions et bateaux sans défense.

Or Danielle y a allait aussi.

Danielle est (était à l'heure où j'écris ces lignes) un ouragan de catégorie 4, sur une échelle qui en compte 5. Autant dire que c'était pas du vent de tafiole, la moyenne sur une minute dépassant les 210 km/h. Heureusement, le mignon petit archipel des Bermudes fut épargné. Ne vous inquiétez pas, vos sous sont à l'abris.

Ouragan vient de l'espagnol huracán, qui a donné hurricane chez les ricains, avec leur manie de toujours mal prononcer les mots étrangers. Pour ceux que l'étymologie passionne, huracán est un dérivé de Juracán, qui était le dieu de la tempête chez les Tainos (peuple découvert par Christophe Colomb lors de son premier voyage, à l'emplacement de l'actuelle République Dominicaine) et qui leur envoyait vent et pluie quand il n'était pas content. Genre pas le dieu à embêter quoi.

Depuis 1954, les ouragans ont tous un petit nom. Au départ, ils avaient tous un nom féminin, quoi de plus approprié pour décrire des catastrophes ambulantes ("Femmes je vous aime"). Puis les féministes se sont plaintes, et depuis 1979, les ouragans alternent nom féminin/nom masculin. Par exemple la liste officielle de 2010 est :
- Alex
- Bonnie
- Colin
- Danielle
- Earl
- Fiona
- Gaston
- Hermine
- Igor
- Julia
- Karl
- Lisa
- Matthew
- Nicole
- Otto
- Paula
- Richard
- Shary
- Tomas
- Virginie
- Walter

A noter que les listes alternent noms anglais, français et hispaniques, et que le genre du premier prénom alterne tous les ans. Lorsqu'un ouragan est vraiment trop violent, et qu'il est associé à un coût humain et matériel trop important, son nom est retiré de la liste (exemple Katrina qui a frappé la New-Orléans en 2005).

Voici le portrait tiré depuis la station spatiale internationale de Danielle, qui nous a embêté lors de notre week-end en amoureux :


Et son parcours :


Née le 19 Août sous forme d'une dépression impersonnellement nommée "Tropical depression 6" au large du Cap Vert (vents autour de 50km/h), elle a rapidement grandi pour devenir une adorable tempête tropicale le 22 Août (vents pouvant atteindre 100km/h), gagnant ainsi le droit d'être baptisée Danielle (on ne nomme que les perturbations de classe supérieure à tempête tropicale). Ensuite elle a développé ses petits bras musclés pour devenir un ouragan de classe 1 le 23. Après quelques errements typiques de l'adolescence, elle s'est remise à la gonflette et a atteint la catégorie 4 le 27 Août, soit deux jours avant notre arrivée prévue vers les Bermudes. A ce stade, Danielle se dirigeait droit vers l'archipel, on se demandait si allait seulement pouvoir partir. Bref, finalement après avoir poussé ses vents jusqu'à 215 km/h, elle s'est détournée et est allée mourir au large du Groënland le 4 Septembre.

Bien fait.

Bref, au final si l'ouragan a été le premier majeur de la saison, il a évité toutes les terres et son impact a été minime.

C'est sans oublier cet évènement catastrophique : Je déplore la perte de mon tuba, une malheureuse vague l'ayant emporté alors que j'essayais de nager dans une eau trouble où on ne voyait pas à 10 cm...

Bon allez, je pourrais encore vous raconter 3 pages de conneries tirées de Wikipédia, alors juste pour le fun :