jeudi 27 novembre 2008

Le comble de l'horreur

Je voulais bientôt faire un billet sur les bienfaits du Web 2.0, et montrer comment, grâce à un charismatique prof d'anthropologie du Kansas, internet peut révolutionner notre manière d'apprendre. Mais là je dois dire que j'ai un peu été refroidi.

Coup sur coup, trois nouvelles atroces sont apparues sur la toile :

D'abord un fait divers sordide, un couple de belge a vendu son bébé sur le net, et l'a réellement cédé dès la naissance. Le couple acquéreur, des néerlandais, aurait dépensé entre 5.000 et 10.000 euros. J'ose même pas imaginer la détresse qu'il faut pour en arriver à de telles extrémités. Le plus choquant, c'est que la justice ne trouve rien à dire, ou presque : le seul point passible de poursuites est que la mère naturelle a usurpé l'identité de la mère adoptive à la clinique où elle a accouché... Ca risque de donner des idées à d'autres, j'espère que ça ne va pas déraper en une activité rentable.

Similaire (dans le sordide), mais différent (sur le fond), l'état du Nebraska autorise les mères en difficultés à abandonner leur enfant à l'hôpital public. Apparemment la loi était censée viser les nouveaux-nés principalement, ce qui correspond grosso-modo à un accouchement sous X. Sauf que là, boulette, ils ont oublié de préciser l'âge limite. L'état du Nebraska a vu subitement arriver des enfants de 11 à 17 ans parce que les parents "étaient stressés", ou pire après une dispute "pour donner une leçon". Sauf que voilà, donner c'est donner, un abandon est un abandon, les parents pris de remords ne peuvent pas revenir sur leur décision. La plupart des parents qui abandonnent leurs enfants ont soit des difficultés financières, soit sont seuls, l'autre parent étant soit parti, soit mort, soit en prison, et le Nebraska attire de plus en plus de parents des états voisins... Et tenez vous bien, la justification pour une telle loi ? Diminuer le nombre d'avortements... C'est sûr que c'est beaucoup plus humain, l'enfant abandonné à 11 ans aura un profil psychologique équilibré, sans compter qu'il sera une charge pour la société pendant plusieurs années. L'hypocrisie et le cynisme de tout ceci m'émeut.


Puis pour terminer en beauté, un suicide en direct sur webcam (allez-y, c'est le lien de l'article, pas le lien du film - d'ailleurs j'ai pas cherché). L'affaire se déroute aux Etats-Unis (qui a dit "bien sûr" ?) Ce garçon de 19 ans voulait sans doute passer un appel à l'aide en menaçant de s'avaler plusieurs boites de médocs. Seulement les 1500 internautes qui étaient derrière leur écran ne l'ont pas entendu de cette oreille et l'ont même poussé passer à l'acte, pensant que c'était ce genre de vidéos débiles qui fleurissent un peu partout. Sauf que...

C'est peut être ça qui va changer : avant on naissait et on mourrait en paix. Maintenant Internet posera l'oeil obscène de la webcam sur nos moindres faits et gestes, de la naissance à la mort, dans les moments de joie comme dans les périodes difficiles et les incidents tragiques. Le côté rassurant est qu'il y aura toujours quelqu'un que ça intéressera, voire qui va surenchérir pour augmenter encore plus l'horreur.

2 commentaires:

Le blog de voyage d'Auriane & Fox a dit…

Sympa tout ça ...

On vit dans une drôle d'époque, mais est-ce que toutes les époques n'ont pas été capables du pire comme du meilleur ? Honnêtement, la seule différence avec il y a quelques années, c'est que maintenant, tout le monde sait ce qu'il se passe à l'autre bout du monde en un click ...

Pour se remonter le moral, parce que ça fait plaisir :

http://www.youtube.com/watch?v=zlfKdbWwruY&fmt=22

en HD, ça fait plaisir !

Bino a dit…

Héhé, ça tombe bien que tu en parles... ça fera justement l'objet d'un prochain post.