dimanche 18 octobre 2009

Toronto : semaine 3

Récemment, j'ai fait la chasse à la voiture... ras le bol des transports en commun. Je suis tout simplement pas fait pour attendre le bus. Et à l'approche de l'hiver, je me dis que je serais beaucoup mieux assis dans une voiture avec un petit chauffage pour les pieds plutôt que debout à attendre dans le froid. En soi, trouver la voiture de nos rêves est allé assez vite. Nous avons d'office éliminé les grosses automatiques, je n'en pouvais plus d'avoir un moulin de 6 cylindres qui fait du 13L au 100km. Finalement notre choix s'est porté vers une Ford Focus que j'aurais lundi.

Le vendeur grec (il s'appelle Nikolas comme tous les grecs) nous a bien prévenu : Maintenant la partie difficile commence, trouver une assurance...

Je pensais que le système en Colombie-Britannique était assez con : ICBC est la société d'assurance obligatoire pour tout véhicule immatriculé en BC, c'est une société d'état, qui s'occupe non seulement des assurances, mais rempli le rôle de la préfecture chez nous car elle délivre les plaques, s'occupe des PV, et travaille main dans la main avec les keufs. Autrement dit, l'assureur est automatiquement et immédiatement au courant de la moindre prune dont on a écopé. Sympa pour le malus, même si on n'a pas d'accident... C'est un peu la World Company routière en BC : ils font tout, savent tout, décident de tout.

En Ontario, c'est peu comme en France, les assureurs sont privés. Du coup, une myriade de compagnies d'assurance et de brokers en tout genre fleurissent sur le marché. Qui dit compagnie privée dit système de pourritures capitalistes qui ne pensent qu'à s'enrichir sur le dos des pauvres petits contribuables.

Dans ce pays, la règle c'est zéro confiance : Pas d'historique de crédit, pas de carte visa, pas de possibilité d'emprunt, pas possible d'acheter une maison. Même si on a une situation en or. Ils s'en tapent. Pour les assurances, c'est pareil. J'ai beau avoir 11 ans de permis de conduire en France et aucun d'accident (lettres de la Maif à l'appui), ils ne prennent en compte mon historique que depuis 2007. Du coup j'ai reçu des devis délirants (genre je devais payer par mois l'équivalent de ce que je payais par an en BC). Ou comment dire gentiment d'aller me faire voir.

Après moultes tergiversations, négociations, nuits passées sur internet à demander des devis et longues heures au téléphones, j'ai trouvé un assureur pas "trop" cher (hum hum)... pour me rendre compte qu'ils ne peuvent assurer un véhicule que si on a un permis de l'Ontario. Pas de problème, le permis est échangeable entre les différentes provinces du Canada (on peut même échanger son permis français, ce qui n'est pas le cas en BC).

Sauf que... pour changer son permis, il faut se rendre dans un centre de test de conduite (apparemment ce sont les seuls dans tout le Ministère des Transports de l'Ontario capables de prendre une photo et de l'imprimer sur un bout de plastique), et que ces braves gens sont en grève pour une durée indéterminée depuis le 24 Août. Pas de permis, pas d'assurance, pas de bagnole... là j'ai dû négocier dur avec les assurances, parce que légalement j'ai deux mois pour changer mon permis, et j'ai le droit d'assurer une voiture durant ces deux mois.

Il va donc falloir attendre un peu avant que j'obtienne mon petit rectangle de plastique avec ma photo. Ici ils sont fans des cartes avec la photo dessus : Permis de conduire, carte de bus, carte visa (!), et même carte d'assurance santé.

J'ai donc eu l'immense joie jeudi dernier d'aller faire ma demande pour ma carte de sécurité sociale. Heureusement que j'avais tout prévu, les formulaires pré-remplis et toutes les pièces nécessaires (et pourquoi je suis là, et où j'habite, et pour combien de temps, et combien je gagne... limite s'il fallait pas que je donne une radio des poumons, un scanner de la tête, un électrocardiogramme, un bilan osseux et la preuve que mes parents ne sont pas communistes). Parce que s'ils ont le moindre doute, ils n'assurent pas, hé oh faut pas déconner, des fois que tu nous fasses dépenser de l'argent... "ouh un permis de travail, ça me parait louche, je vais en parler à mon chef".

Finalement tout était en ordre ("je serais pas un boulet pour la société, je te le promets monsieur") et le fonctionnaire a daigné prendre ma photo pour ma carte que je recevrai sous peu (j'aurais dû lui demander de faire passer ma photo au Ministère des Transports, mais pas sûr qu'il comprenne l'humour, il est fonctionnaire après tout). Mais je ne pourrais pas utiliser cette carte avant le mois de décembre.

Parce que quand on arrive dans ce pays et qu'on demande d'avoir une assurance maladie le 15 octobre, on a interdiction de tomber malade avant le 1er décembre. C'est comme ça. Genre le mec il vient d'un pays du tiers-monde (la France), malade comme un chien d'une maladie mortelle dans les trois mois si elle n'est pas soignée par un remède qu'on ne trouve qu'au Canada, hop le mec il se fait faire un permis de travail (délai d'obtention : 3 à 6 mois) ou une résidence permanente (délai d'obtention : 1 à 3 ans) et il vient se faire soigner incognito aux frais de la reine. Peinard le mec. Ah ils ont pensé à tout au Canada.

J'ai quand même une liste des cliniques où je peux me faire soigner gratuitement. Même si ethniquement ce doit être intéressant, je vais éviter de tomber malade, hein...

1 commentaire:

Mélanie et Benoit a dit…

Que de galères mon choupinet! Tu as tout géré comme un chef! J'ai trop hâte "d'voir not' char, mon cheum!"
Bonne nuit, dors vite et à demain!
NPOJTM!