Entendre cette phrase résonner dans mes oreilles me donne illico envie d'enfiler un smoking blanc et commander un vodka-martini-au-shaker-pas-à-la-cuillère dans un luxueux casino d'un quelconque paradis fiscal. C'est donc les yeux pétillants de mes rêves d'enfants que j'attend avec impatience que le rideau tombe et découvre enfin ce dernier opus de l'agent double-zéro, en espérant secrètement que non, ce n'est pas possible, ils ne peuvent pas faire pire que Casino Royale, James Bond est classe quand même, Casino Royale reprend le début de l'histoire, donc c'est normal, mais là ça va changer, ça va être différent de Casino Royale, Casino Royale c'est pas James Bond, c'était James Bond avant que ce soit James Bond, mal dégrossi, rustre et violent, là il va être classe, pas comme dans Casino Royale.
Ce genre de trucs.
Las! Les 5 premières secondes font voler cet espoir (maigre il est vrai) dès qu'on aperçoit l'agent secret qui a maintenant une tête d'espion russe pas frais dopé aux amphet's, avec sa tronche de camembert coulant, ses cheveux blonds et ses yeux bleus.
"Blonde. James blonde"
Deux heures de courses poursuites, de cascades, pléiades d'effets spéciaux à base d'explosifs (qui me disait que maintenant on ne fait plus un film sans explosion ?), de carnage sans but puisque Daniel Craig incarne dorénavant un 007 hargneux, vengeur, violent et froid. On n'a même plus la musique du début, pas de Q, pas de cul, pas de MoneyPenny, pas de gadgets, pas ou peu d'humour, et le glamour de Bond semble enfoui sous 15m de banquise blonde et musclée. Le film, comme le héros d'ailleurs, n'a plus ni queue ni tête (saisissez au vol l'allusion et délectez-vous en vite, elle n'est pas de moi, je dois la rendre).
Comme dans South Park Episode 08, saison 12, qui représente George Lucas et Steven Spielberg violant sauvagement Indiana Jones ("tu as vu cette scene avec le frigidaire?" "Et pourquoi fallait-il que ce soit des extra-terrestres !!!!!"), je suis tenté de dire que plus rien ne sera comme avant, que le héros qu'incarnaient si bien Sean Connery, Pierce Brosnan, voire Roger Moore, est à jamais dénaturé.
Puis je ne sais pas vous, mais je me suis demandé pendant tout le film pourquoi la Bolivie a une agente secrète ukrainienne... Avec son accent slave et son fond de teint, Olga Kurylenko ne convainc pas vraiment en espion sud-américain. Enfin suffisamment pour que les communistes de l'ex-bloc de l'est se prennent les pieds dans la bobine de film : A en croire cet article de Courrier International, le bureau du Parti à St Petersbourg condamne l'actrice d'aider “l’assassin de centaines de Soviétiques et leurs alliés” “un homme qui, pendant des décennies, a travaillé sous les ordres de Thatcher et de Reagan à détruire l’URSS”. Le plus drôle est qu'ils enfoncent le clou avec "L’Union soviétique t’a éduquée, elle s’est occupée de toi et t’a élevée gratuitement, mais personne ne se doutait que tu commettrais cette trahison intellectuelle et morale."
C'est c'là oui.
OK, l'Ukraine essaie de rentrer dans l'OTAN, ce qui énerve passablement Moscou, mais de là à dire que "Cette Ukrainienne couche avec Bond, ça veut dire que l’Ukraine couche avec l’Ouest", il y a un pas que le plus aventureux des scénaristes ne franchirait même pas.
Bref, les cocos ont
Après s'ils font ça parce qu'ils trouvent que le dernier Indiana Jones et le dernier James Bond sont pourris, je ne peux qu'aller dans leur sens.
1 commentaire:
Oula quel pamphlet ! Moi qui ne voulais pas aller le voir, je vais maintenant louer illico un des premiers opus de la serie pour eviter de corrompre mon ame avec cette parodie (de quoi d'ailleurs, pas de James Bond en tout cas!). Bref, je tenais egalement a signaler la prestation de George Lazenby qui, bien que n'ayant joue dans peu d'episode, a tout de meme tenu dignement son role.
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